Il était près de six heures de l'après midi. Moi qui étais assis sur une chaise, je regardais les passants avec l’espoir que l’un d’entre eux viendrait se désaltérer dans mon café. La journée n'avait pas été clémente, peu de personne était venu aujourd'hui. Mise à part quelques personnes passées pour me demander leur chemin car elles étaient perdues sinon pas grand chose, la routine habituelle. En ce temps le café n'était pas trop visité car ce n'était pas du tout la saison touristique. Cependant au moment de fermer, un homme surgie et me dit qu'il cherchait un endroit pour se reposer et boire un coup. Je lui servis un verre immédiatement et je lui recommandai de s'asseoir car il était mal en point. Son regard exprimait désespérément de la tristesse et du remord ; comme si cette personne avait fait quelque chose qu’elle n’aurait pas dû faire. C’était un jeune homme qui devait avoir dans la vingtaine. Il était ni trop grand ni trop petit, il avait une bonne taille pour son âge. Son col de chemise était déboutonné, de grosses gouttes de sueur dégoulinaient sur son front telle une personne qui avait couru un marathon. Après lui avoir servi son verre, je me demandai comment cet homme avait pu se retrouver dans un tel état. Au bout d'une dizaine de minutes l'homme était toujours attablé, l'air pensif. Je m'approchai de lui et pris une chaise pour m'assoir à coté de lui. Je lui demandai ce qu'il lui était arrivé. Il me dit qu'il était dans une situation très critique, sa femme lui avait caché qu’elle avait eu un enfant avec lui et au dernier moment elle l’abandonna lors de son accouchement à l’hôpital. Moi, l’air surpris, je me dis qu’avoir un enfant était la plus belle chose au monde. Je ne comprenais pas réellement sa réaction, il perçut mon incompréhension d'après mon visage et enchaîna la suite de son histoire. Il commença par me dire qu'il s'appelait Abdel et qu'il était en 2ème année d’IFETP (ingénierie de la formation de l'enseignement technique et