L'angélus
Avec Le Vanneur, présenté au salon de 1848, il rencontre son premier grand succès dans le « genre paysan ». Dès l'annès suivante, Millet s'installe à Barbizon et se consacre aux paysages et aux sujets ruraux. L'Angelus [ image principale ] lui est commandé vers 1857 par Thomas Gold Appleton, fils d'un riche marchand américain, écrivain et grand amateur d'art. Celui-ci n'en prend pas livraison et le tableau passe dans différentes collections. À la fin des années 1880, alors qu'il est devenu le tableau le plus cher du monde, il est acquis par Alfred Chauchard qui le lègue à l'Etat en 1909, avec sa collection de peintures.
DU QUOTIDIEN À L'UNIVERSEL
Au premier plan du tableau, deux paysans, un homme et une femme, sont représentés dans un champ au moment de la prière de l' angélus. En entendant sonner les cloches, ils ont interrompu le travail : la fourche est plantée dans la terre, le panier posé à même le sol [ détail b ]. Ils se recueillent, la tête inclinée, l'homme découvert [ détail c ], la femme les mains jointes [ détail d ].
À l’horizon, le clocher de l'église se découpe sur un ciel coloré de jaunes et de roses [ détail e ]. C'est le soir. La journée s’achève : les sacs dans la brouette sont remplis de pommes de terre. Tout en décrivant une scène de la vie quotidienne, Millet évite l’anecdote. En cela, le contre-jour joue un rôle essentiel, car il laisse les visages dans la pénombre et souligne l’attitude et les gestes [ détail c ] [ détail d ], leur donnant une dimension universelle. Aucun autre élément ne vient distraire l’attention ; seuls importent la prière et le recueillement. Millet cherche à associer très étroitement le spectateur à la représentation. Il