L'apprentissage de la compréhension orale
Marie-José Gremmo Henri Holec CRAPEL, Université de Nancy 2 Un «bon» enseignement/apprentissage de langue implique, avant tout, que soient définis avec précision les objectifs d’acquisition visés. Aucun enseignant, ni aucun apprenant, ne refuserait de souscrire à cette affirmation tant elle est, et depuis longtemps, répétée dans les discours didactiques. Doiton pour autant en déduire que dorénavant les objectifs d’acquisition sont toujours définis de manière satisfaisante ? L’observation de bien des pratiques de salle de classe fait malheureusement apparaître que souvent, encore : - le label de qualité décerné aux activités d’enseignement/apprentissage est uniquement fondé sur une appréciation de leurs vertus en tant que supports d’animation, en tant que «jeux de société» en somme : trois étoiles aux activités qui suscitent la participation active de tout le groupe-classe, qui sont intéressantes par leur contenu thématique et distrayantes par la forme des comportements dans lesquels elles engagent les participants ; aucune étoile à celles qui se révèlent insatisfaisantes de ces trois points de vue ; et l’on ne se pose pas la question de savoir si ces activités permettent bien d’acquérir ce qu’elles sont censées aider à acquérir, ni même, parfois, quelles sont les acquisitions visées ; - les objectifs d’acquisition, lorsqu’ils sont définis, ne le sont qu’en termes de la langue (lexique, grammaire, prononciation, orthographe...) et de sa mise en pratique sociale (actes de communication...) ; le savoir-faire langagier visé ne prend pas en compte la dimension psycholinguistique du comportement verbal ; - le comportement verbal pris plus ou moins consciemment comme cible est restreint à l’expression, orale et/ou écrite : l’a compréhension, orale ou écrite, ne donne pas lieu à des activités spécifiques systématiques ; - les activités spécifiques, lorsqu’elles apparaissent dans les programmes ou méthodes,