L'argent
Vous discutez cette thèse de Zola à la lumière de votre lecture des œuvres au programme.
Introduction
L’argent est objet des passions les plus violentes et les plus contradictoires. Il est aussi bien recherché pour son apport à la qualité de la vie, que honni pour les perversions sociales qu’il provoque. Aussi, Platon et Aristote le considéraient-ils, déjà, comme « un mal nécessaire » ; les écritures moralistes en condamnaient-elles l’avidité et Marx le considérait-il à l’origine des organisations sociales et politiques. De son côté Zola, qui a consacré le 18ème roman de la série des Rougon-Macquart à l’histoire d’un scandale financier, fait dire à Mme Caroline à la fin de son roman L’Argent 1, comme pour clore la polémique : « l’argent, jusqu’à ce jour, était le fumier dans lequel poussait l’humanité de demain. L’argent empoisonneur et destructeur, devenait le ferment de toute végétation sociale, le terreau nécessaire aux grands travaux qui facilitaient l’existence. » Par la métaphore filée, l’auteur fait de l’argent une condition nécessaire du développement en dépit de son caractère contradictoire et des risques qu’il représente. Il serait alors judicieux de s’interroger à propos de la valeur ou des valeurs de l’argent qui lui permettent, indifféremment, d’être de toutes les situations sociales et économiques.
Nous essaierons de lire cette conclusion de Zola à la lumière de la comédie de Molière L’Avare , et surtout de l’œuvre de Georg Simmel Philosophie de l’argent2, étude qui allie analyse psychologique et sociale en vue de montrer l’influence complexe de l’introduction de l’argent dans les relations économiques et humaines en général. Nous postulons alors que, si l’argent est à la fois cette puissance