Depuis plusieurs siècles, les écrivains utilisent la littérature engagée pour donner leur point de vue et faire une critique de la société dans laquelle ils vivent. Dans les textes du corpus, la littérature engagée est utilisée pour dénoncer l’inégalité sociale, l’indifférence face aux difficultés rencontrées par les autres ou l’individualisme et le pouvoir.
Comment la forme littéraire est-elle la plus efficace pour convaincre, persuader ou démontrer et quelles sont ses limites ? Nous commencerons par étudier les procédés littéraires utilisés, pour ensuite parler des stratégies argumentatives, puis nous finirons par les limites de la littérature sur la question argumentative.

L’argumentation utilise différents procédés littéraires, notamment des genres différents. De nombreuses œuvres se trouvent à la frontière entre plusieurs genres, prenons l’exemple des Fables de la Fontaine qui appartiennent au genre poétique mais qui ont aussi une dimension argumentative. Les fables sont une des formes appartenant au genre de l’apologue (ici l’apologue est choisi par Hugo), qui comporte une petite histoire accompagnée d’une moralité, la fiction est donc au service de l’argumentation. On retrouve aussi dans l’apologue le conte philosophique. La littérature morale se retrouve à travers la maxime, une phrase courte qui énonce une vérité, et utilise souvent des métaphores, comme Les Maximes de La Rochefoucauld. De plus on trouve les fragments, souvent une partie d’un ensemble inachevé comme les Pensées de Pascal.
Les essais, autrement dit des textes argumentatifs où l’auteur expose sa réflexion sur une question font partie du genre philosophique avec les discours, on peut prendre l’exemple des Essais de Montaigne.

Chaque registre cherche à susciter chez le lecteur des émotions spécifiques, et certains sont plus particulièrement liés à un genre littéraire.
Le registre pathétique suscite une émotion violente et dans le texte de Prévert de la compassion pour le pauvre