L'arme nucléaire
Pascal Riché La diplomatie, ça fonctionne. A Genève, un accord « historique » a été trouvé entre les grandes puissances internationales et l’Iran aux termes duquel Téhéran s’engage, en échange d’un allègement des sanctions économiques qui lui sont imposées, à limiter son programme nucléaire. Cet accord intérimaire, valable six mois, a aussitôt été critiqué par Israël qui parle d’« erreur historique ».
Laurent Fabius, qui avait bloqué un accord lors de la session précédente il y a deux semaines, a confirmé en levant son pouce. Parmi les puissances qui négociaient avec l’Iran (USA, Grande-Bretagne, Chine, France, Russie, et Allemagne), la France s’était révélée la plus intransigeante.
Six mois pour trouver un accord définitif
L’accord a été trouvé après une négociation-marathon de cinq jours (et, comme on l’apprend maintenant, des mois de pourparlers secrets entre Washington et Téhéran qui se sont déroulés au sultanat d’Oman).
C’est la première fois que l’Iran accepte de modifier son programme sous la pression des sanctions. Selon une estimation d’un haut responsable du Quai d’Orsay, celles-ci amputeraient le PIB iranien de plus de 10%, causant des difficultés économiques et sociales importantes.
En échange des concessions iraniennes, les Etats-Unis auraient accepté d’alléger les sanctions de 6 à 7 milliards d’euros, selon le New York Times.
Il n’est question pour l’heure que de geler le programme nucléaire iranien pendant six mois, le temps pour les négociateurs de trouver un accord global et détaillé. Si un tel accord aboutit, il ouvrirait la voie à un véritable changement de décor dans la région, modifiant les relations entre de nombreux pays.
Les puissances internationales cherchent à s’assurer que le programme nucléaire civil iranien ne conduise pas Téhéran à se doter de la bombe atomique.
Dans une région comme le Moyen-Orient, le risque de prolifération serait trop