l'art de la guerre
Il y a deux concepts de base dans ce traité : d'abord, « prendre les possessions de l'adversaire en entier » (au début du chapitre 3), et les conserver – si possible – intactes, en particulier les civils, car l'ennemi d'aujourd'hui est le sujet de demain. Tout est relié, de sorte que la guerre faite à autrui a un effet (appauvrissement, morts) sur le pays où elle est faite au moment où elle est faite, mais aussi par la suite sur le monde qui l'entoure (destructions, rancunes, déstabilisation). Historiquement, cette idée se justifie par le fait qu'une guerre, du temps de Sun Tzu, opposait forcément des Chinois entre eux (les autres pays du monde étaient très mal connus). Le vainqueur récupérait les sujets du vaincu, car la notion d'ennemi héréditaire n'existait pas. ensuite, le shi : ce mot renvoie au concept de l'engagement de forces anodines pour faciliter la victoire. Ce déploiement repose sur la préparation, le travail, la bonne connaissance du terrain et des forces en présence (par l'espionnage), et l'adaptation aux circonstances. Il s'agit de s'insérer dans le Tao, d'aller avec le flux.
Ce livre guide aussi le lecteur sur les cinq éléments à prendre en compte dans l'élaboration d'une stratégie : la cause morale : le « Tao » adresse la moralité et la vertu d'une bataille ; les conditions climatiques : le paradis est signifié par le « yin » et le « yang » de la pensée taoïste. Ces conditions se manifestent par le chaud et le froid ainsi que l'alternance des quatre saisons ; les conditions géographiques : la terre comprend le proche et le loin, les terrains ouverts et les passages étroits, les plaines et les montagnes. Il est ici question de topographie et de prise en