S’il faut reconnaitre que l’art de convaincre a le mérite de la clarté et une force dans le ton pour défendre une cause, il faut aussi admettre qu’il peut intimider le lecteur par sa franchise ou son poids. Utiliser alors l’art de persuader pour défendre une cause permet sans aucun doute d’éviter ce problème, grâce à la séduction née de textes narratifs e particulier, sans oublier théâtre et poésie à la variété des émotions venues d’un emploi judicieux des différents registres et au recours, flatteur pour le lecteur, à son intelligence de décryptage. Tout d’abord, l’art de persuader présente un atout majeur: au lieu de développer un discours purement argumentatif, il recourt le plus souvent au discours narratifs factif, plus alerte et donc plus apte à plaire au lecteur. Ainsi l’apologue est fort représenté au siècle des Lumières, siècle de combat s’il en est, que ce soit sous la forme du conte philosophique ou de la fable, par exemple, mais il ne faut pas non plus oublier des romans contemporains qui condamnent l’un et l’autre le totalitarisme comme Fahrenheit 451 ou la dystopie de La Ferme des animaux. Voltaire dans De l’ horrible danger de la lecture use d’une forme largement répandue à son époque, celle d’une fiction orientale, attirante par la teinte exotique développée, et qui distrait. Mais au-delà des genres narratifs, pour défendre une cause les écrivains disposent aussi du théâtre ou de la poésie engagée, respectivement comme Marivaux qui fera prendre conscience de l’égalité entre les hommes dans L ‘11e des esclaves par exemple, ou Desnos qui, tout pacifiste qu’il est fondamentalement, prône l’engagement dans «Ce coeur qui haïssait la guerre ». Mais ce côté plaisant n’est là que pour mieux retenir le lecteur et le conduire vers l’essentiel à défendre. Recourir à l’art de persuader c’est donc finalement l’inviter à participer à la construction d’un sens. Il doit pratiquer une lecture intelligente. Ainsi, dans une fable, il est conduit à lever le voile