L'art d'aimer, ovide
En quoi ce passage est-il la narration poétique d’une passion immorale ?
I. Une poésie narrative
1. Structure
- débute avec l’évocation du mythe de Myrrha et des châtiments infligés (obducto cortice pressa latet v286) en réponse à une passion incestueuse (Myrrha patrem amavit v285). Mise en garde contre les amours honteuses.
- évocation de la situation géographique (sub umbrosis nemorosae vallibus Idae v289), mise en place progressive des différents éléments de l’anecdote mythologique. Présentation du taureau (Candibus, armenti gloria, taurus erat v290), description précise (signatus tenui media inter cornua nigro v291).
- évocation de Pasiphaé et de sa passion dévorante pour l’animal (Pasiphae fieri gaudebat adultera tauri v )
- récit (Ipsa fertur) des techniques de séduction de Pasiphaé (Ipsa novas frondes et […] subsecuisse manu v ). Narration de la tentative de rapprochement physique avec le taureau (it comes armentis v ), l’amour adultère est désigné par la périphrase Minos a bove victus erat v (l’utilisation du plus que parfait insiste sur le caractère définitif et irrémédiable de la situation)
- accumulation questions de rhétoriques pour dénoncer la démence de la passion, succession d’interrogations directement adressées à Pasiphaé (emploi du vocatif) (Quo tibi, Pasiphae, pretiosas sumere vestes ? v )
- évocation de conseils faisant appel à la raison de Pasiphaé (Sive virum mavis fallere, falle viro ! v ), progression dans l’immoralité.
- narration de la faute, emploi du passif pour souligner l’incontrôle de la situation (In nemus et saltus thalamo regina relicto fertur v )
- passage s’achève par le discours rapporté de Pasiphaé qui témoigne de sa jalousie à l’égard des génisses (dévoilement du cœur)
2. Procédés
- emploi de l’imparfait pour la description narrative (taurus erat v , cetera lactis erant v ,