L'art
La fin des années 1950 marque le périgée de la démographie et de l'économie insulaires. Depuis la fin du XIXe siècle, la Corse continue de se dépeupler en cumulant une situation démographique inquiétante ainsi qu'un retard immense en termes d'industrie et d'infrastructure.
C'est alors que surviennent deux chocs qui vont profondément bouleverser la société corse. • Le premier est l'effondrement de l'Empire colonial français. La coloniale est en effet devenue l'un des principaux débouchés pour les Corses qui représentent, au début des années 1920, 20 % de l'administration coloniale, alors qu'ils ne représentent qu'1 % de la population métropolitaine. La fin de l'Empire prive la jeunesse Corse des perspectives de ses aînés et entraîne le retour forcé d'un certain nombre d'entre eux sur l'île. Cette situation entraîne l'apparition de mouvements régionalistes, tentant de redonner des perspectives à un peuple en manque de repères. Lors des soulèvements en Algérie en 1958 et 1961, la Corse est le seul département métropolitain avoir fait sécession pour rejoindre les colons insurgés. • Le second choc est l'arrivée de rapatriés des anciennes possessions africaines, auxquels l'État octroie des terres dans la plaine orientale. Au début des années 1960, avant l'arrivée des rapatriés d'Algérie, ils représentent environ 10 % de la population insulaire.
Nombreux sont alors les Corses à prendre conscience du déclin démographique et du délabrement économique de l'île. Les premiers mouvements apparaissent, comme le Front régionaliste corse dont une scission