L’art : de la différence entre art et beaux-arts, entre œuvre et œuvre artistique (chef -d’œuvre)

Introduction
( Les conditions permettant de donner de la valeur aux activités de production : ● Pour que ce qui est de l’ordre de la production puisse libérer l’homme, il faut qu’au travers de cette activité, l’homme ne vise pas seulement l’utile, cad que l’activité productive soit en partie désintéressée, ou du moins non entièrement « soumise » aux nécessités vitales (cad que cette activité ne soit pas seulement effectuée en vue de satisfaire des besoins vitaux et, plus généralement qu’elle ne vise pas seulement un confort matériel). [ Pour plus de précision : Nous pourrions dire que les progrès techniques ont facilité un rapport dominant de l’homme au monde via la fabrication : tout ce qui est produit (et même existe) est instrumentalisé. Ceci a eu pour conséquence de ne donner de valeur à un objet qu’en fonction de l’usage qu’il est possible d’en faire. Or ceci revient à n’accorder de valeur qu’à une des 2 « dimensions » impliquées dans la production d’une œuvre : celle de la fabrication. Or, une autre dimension est importante (et même primordiale) : c’est le fait qu’il y ai création. ( si l’activité peut avoir une valeur humaine, ce n’est que dans la mesure où elle n’est pas seulement effectuée en vue de servir à autre chose (comme c’est, à l’inverse, le cas pour les activités suivantes : agriculture ou salariat pour subvenir à ses besoins vitaux ou pour avoir du temps libre etc…). Or, l’œuvre d’art, paradigme de toute œuvre, échappe justement à cette instrumentalisation.] ● De plus, outre l’inutilité relative, c’est bien plutôt le fait de produire, de fabriquer quelque chose (quelque soit son mode d’existence : matérielle ou « spirituelle ») qui s’avère primordial : mon œuvre, c’est le moyen, l’intermédiaire me permettant de me voir, de me révéler à moi-même en me construisant, et donc de me reconnaître perfectible, libre, cad