L'art

introduction :

le mot art est ambigu, il peut renvoyer à la technique, aux beaux-arts, au travail de l' artisan ou à celui de l' artiste.

Dans tous les cas il a le sens d'une production humaine ; quelque chose qui s'ajoute à la nature (Bacon dira : « l'homme ajouté à la nature ») mais qui ne vise pas traditionnellement parlant l'utilité ou en tout cas qui est sensé viser une valeur spécifique qui serait le beau.

La tradition veut donc que l'art ou les arts désignent une production de la beauté par les oeuvres d'un être conscient.

Si cette vision de l'art pouvait être acceptée avant les révolutions contemporaines tels que le cinéma, l'art abstrait ou encore le design ... elle ne semble plus pouvoir l'être depuis les révolutions liées à l'émergence de la notion moderne de sujet et de subjectivité qui commencent dès la renaissance (découverte de l' Amérique, protestantisme, imprimerie, héliocentrisme puis révolution française : en un mot la sécularisation) et qui remettent en cause à l' instar des mouvements comme le Pop art ou l'art brute nos conceptions de l'art. Heidegger dira : « L'homme et le libre savoir qu'il a de lui-même et de sa position au sein de l'étant deviennent désormais le lieu où se décide la manière de subir, de déterminer et de structurer l'étant. »

On constate par conséquent que ce qui fait problème ici tient à la question de savoir si l'activité artistique est une activité à part ou pas, si par exemple les oeuvres d' art ont une valeur propre ou pas ... Il s'agit alors alors de la mise en question des notions liées à l'art comme : le beau, le goût, la création, la contemplation ... La méthode que nous allons suivre consistera à mettre en scène les idées reçues et concepts majeurs de la tradition artistique et esthétique et à le remettre en cause factuellement pour en dégager la pertinence et la valeur. Ici il s'agit donc donc de faire de l' esthétique (aisthesis ou sensation /état affectif de l'homme : discipline qui