Commentaire du texte de l’Assomoir : « La rue »
On a un lexique heureux, malgré son allure mélancolique
Comment peindre le bonheur de Gervaise ?
On évite les introductions bateau. « Moi tout ce que je souhaite en tant qu’écrivain, c’est vivre une vie de bon bourgeois » ou encore « j’aimerais comme une femme broder point à point ». Il associe une observation quasi-scientifique des choses à une poésie littéraire. C’est un écrivain qui veut être scientifique. C’est le scientisme (le grand philosophe scientiste est Auguste Conte). Il y a néanmoins un certain pessimisme : les romans de Zola finissent mal. Aussi bien en observant la haute société comme les bas-fonds de la société. Zola a en tout cas profondément marqué l’histoire du roman au 20e siècle, car il est celui qui a fait culminer le regard réaliste sur le monde. Zola est quelqu’un qui vient au terme d’un siècle où ont dominé de nombreuses expériences scientifiques. Il cherche par tous moyens possibles à serrer la réalité avec objectivité. Celle-ci lui commande le moins de jugements possible. Ce souci vient d’une conception ancienne pour représenter la beauté du vrai. Il y a l’accumulation invraisemblable de détails, de nombreux personnages, il faut toucher à quelque chose qui s’appelle l’hérédité. Montrer des réussites sociales et de profondes décadences. Chaque pièce a son importance.
Il a une œuvre gigantesque, de grandes architectures de récits. Zola est un témoin de son temps. Il parsème son texte de mots argotiques, malgré une syntaxe parfaite. Il sait aussi dépeindre le bonheur.
Dans le chapitre, Zola établit sa Gervaise dans un bonheur fragile. Son installation en boutique est une ascension sociale fulgurante. Elle a une clientèle abondante, elle embauche des apprentis, des ouvrières… On parle d’elle. On n’en était pas habitué. Au bout du compte elle se sort de la merde.
I\ La rue
Perception hyper sensuelle du paysage urbain. C’est une sorte de micro-société de la vie de Paris, avec tous ses