L'assomoir
Pour donner une tonalité pathétique à son texte, Zola utilise plusieurs procédés : composition de la scène, gradations, élargissement final.
- Composition de la scène : Le texte suit un crescendo : Au début, torture de la faim : " les fringales arrivaient ", " les danses devant le buffet ", " les dîners par coeur " : fait écho à la scène de l'oie rôtie (contrepoint tragique) Puis évocation du froid : " la petite Sibérie de leur cambuse ", " ce gredin de décembre ", " il glaçait la pièce " Enfin, menace de l'expulsion : les Coupeau vivent finalement avec la menace d'être expulsés : " ce qui les exterminait, c'était par-dessus tout de payer leur terme ", " le père Boche présentait la quittance ", " Mr Marescot [...] toujours le mot d'expulsion à la bouche " : Zola utilise des procédés du mélodrame, du pathos. Il s'agit d'apitoyer le lecteur sur le sort de ces malheureux. La misère des Coupeau est accentuée par le contraste avec le portrait de Marescot : " couvert d'un bon paletot, ses grandes pattes fourrées dans des gants de laine ". A la fin du texte, élargissement : " On pleurait à tous les étages " : des Coupeau on glisse à toute la maison.
- La gradation de la situation: L'évocation de la misère des Coupeau devient l'évocation d'un véritable calvaire. * gradations : décembre : " tous les maux, le chômage [...] les fainéantises [...] la misère noire " / " davantage de froid, une tempête du Nord " hyperboles : " ce qui leur cassait les jambes " ; images de plus en plus cruelles : " ils auraient vendu de leur chair " : thème de la prostitution annoncé.
- Le thème de la fin du monde : La fin du texte suggère une sorte de fin du monde, une apocalypse : " Un vrai jour du jugement dernier, la fin des fins " : sorte de vision épique. Métaphore filée : " une musique de malheur ", " un air d'orgues aussi abominable " : connotation de désespoir.
IIème axe : Une prise de conscience de la misère :