L'assomoir
préparation et origines: Dans l’Assommoir, Zola a la volonté de montrer la réalité des milieux ouvriers. C’est un monde qu’il a côtoyé dans sa jeunesse lorsqu'avec sa mère ils se sont installés à Paris, vivant modestement dans une seule pièce, ou lorsqu’il a travaillé aux docks puis à la Librairie Hachette, entre 1860 et 1865, avant qu’il ne commence à collaborer à des journaux qui lui permettront de changer de domicile[2]. Cette partie de la population est alors très peu représentée dans la littérature, ou seulement de manière idéalisée. Zola souhaite décrire les choses telles qu’elles sont. Ainsi, il affirme que « Ce serait faire preuve de courage que de dire la vérité et de réclamer, par l’exposition franche des faits, de l’air, de la lumière et de l’instruction pour les basses classes ». Son projet se révèle donc selon lui la « peinture d’un ménage d’ouvriers à notre époque. Drame intime et profond de la déchéance du travailleur parisien sous la déplorable influence du milieu des barrières et des cabarets ». Comme à son habitude, Zola écrit un épais dossier préparatoire[3] dans lequel il consigne, entre autres, quantités d’informations sur le quartier de la Goutte d’Or où il situe l’action.
thèmes principaux: Dans L'Assommoir, Zola décrit la vie de la classe ouvrière, au jour le jour, dans un grand souci de vérité. Le réalisme du tableau donne toute sa force à la dénonciation de la misère du peuple. Pour Zola, « C’est de la connaissance seule de la vérité que pourra naître un état social meilleur ». Les ravages de l’alcoolisme sont au cœur du récit, thème que Zola s’attache à creuser, noircissant même sans doute la réalité. L’auteur dépeint la diversité du monde ouvrier : diversité des métiers, diversité des types d’ouvriers. Repasseuses, blanchisseuses, cardeuses, chaînistes, boulonniers, zingueurs, serruriers apparaissent, entre autres, dans le quartier de la Goutte d’Or, et parmi eux de bons ouvriers (Goujet), de beaux parleurs, profiteurs