L'autre
Il y a bien sûr un risque d'indifférence, d'incompréhension mutuelle, d’absence de synergies et de coopération, qui vont bien au-delà de l'incompréhension linguistique, souvent liée au recours à une langue tierce, telle que l'anglais à l’heure actuelle. Il n'y a parfois qu'une juxtaposition de personnes côte-à-côte dans les équipes multiculturelles. Il ne faut pas sous-estimer non plus les problèmes de rivalité professionnelle et les jeux de pouvoir qui sont des phénomènes humains universels. Ces comportements sont contre-productifs et mènent à l'échec si l’on ignore ce qui est valorisé, légitime ou noble dans les cultures en présence, au sein d’un CODIR par exemple.
L'efficacité des équipes interculturelles n'est pas automatique. Le management interculturel suppose un véritable investissement de l’entreprise dans le développement d’une dynamique favorable à l'apprentissage et l’enrichissement mutuels de ses membres multiculturels. Cela passe par la volonté des dirigeants à leur donner les moyens pour se "co-naître" autour d’un projet concret et exigeant, se comprendre dans leurs logiques d’action et développer des relations de reconnaissance mutuelle. La confiance réciproque, la coopération et l’innovation vont de pair en contextes multiculturels. On accroît la performance de telles équipes si l'on facilite la communication, la confrontation des idées et l’échange d’expériences, mais aussi la réalisation conjointe de projets originaux parfois non prévus au programme. Cet espace interculturel crée alors des synergies et des complémentarités opérationnelles durables. Il est porteur d’innovations et de progrès pour les personnes, les équipes et l’entreprise multiculturelles.
Dans ce contexte, qu'est-ce qu'un bon manager ?
En termes de management, une même attitude, un même comportement (un clin d’œil ou un sourire par exemple) sont perçus et décodés différemment aux Etats-Unis, en