Aujourd’hui, l’avatar fait référence à la personne virtuelle que nous incarnons, notament sur le web. Au XVIIème siècle, il est utilisé pour désigner le résultat de la métamorphose d’un objet ou d’une personne, ou encore pour désigner une mésaventure ( en référence aux réincarnations loupées). Mais à l’origine Avatar est un mot sanskrit ( de la religion hindouiste ) qui qualifie les réincarnations du dieu Vishnu. Un mot qui a su évoluer, mais qui aujourd’hui prend une ampleur toute autre. En effet, la progression du monde virtuel que nous créons tend à faire disparaitre l’être au profit de son double virtuel, l’avatar. Il agit en tant que réincarnation dans une autre dimension, iréelle, bien qu’à l’origine ce mot prenait tout son sens dans le fait d’être mort pour accéder à une autre vie. La fiction nous permet de sauter le cap mortuaire pour directement nous projeter dans une vie que nous définissons et que nous controlons d’une manière très peu naturelle. Prenons l’exemple de Gorillaz, ce groupe de musique anglophone qui a su créer un univers virtuel complet autour de personnages irréls, ayant chacun une histoire propre et plausible, des caractères et sentiments humains, mais aucun corps physique. Nous pouvons alors nous demander si Gorillaz et son groupe virtuel, premisse d’une ère d’avatars dans la musique pop ?

Vishnu, également appelé Hari, est le deuxième dieu de la trimourti (« trinité hindoue »), avec Brahma et Shiva. La trimourti incarne le cycle de manifestation, conservation et dissolution de l’univers dont Brahma est le créateur, Vishnu le protecteur et Shiva le destructeur. Selon la tradition, Vishnu s’incarne régulièrement, lorsque le monde est menacé par le chaos. Il aurait connu dix incarnations sur Terre. Ses avatars possédait son esprit mais changeaient de corps physique. Il pouvait ainsi continuer de «vivre», par le biais d’une autre enveloppe charnelle. Le terme avatar n’est donc pas d’aujourd’hui, mais actuellement il connait un sens