L'ecole peut-elle nous apprendre à vivre
Apprendre à vivre. Vivre et supposer l’existence. Mais, qu’est-ce que vivre ? Ce n’est pas respirer, s’alimenter, non. L’Homme vit parce qu’il existe, il existe parce qu’il est, et il est car, par sa volonté il est ce qu’il veut être. Pourtant, peut-on réellement prétendre accéder au sens de la vie ? Et par le fait, peut-on réellement prétendre enseigner la vie, alors qu’on en ignore jusqu’au sens ?
« Pourquoi achètes-tu ce paquet de Barilla ? Mais pour manger bien sûr ! Mais pourquoi manges-tu ? Et bien, pour vivre ! Et pourquoi vis-tu ? » Chaque pas que nous faisons est en son simple fait futile puisqu’on ignore ce pourquoi on l’a accompli, et la question « A quoi bon tout cela ? » nous met à nu, tout comme l’est une fourmi devant une paire de charentaises.
L’école nous transmet une chose et une seule : Un héritage. Celui du passé. Celui de nos ancêtres. Leur savoir, acquis par six millénaires de recherches et d’existences, et leur façon d’être. L’école ne nous apprend pas à vivre. Elle nous apprend cette façon d’être. Elle nous apprend une seule manière de vivre. Elle nous fait couler dans un moule. Et sculpté, modelé, formaté, nous nous insérons délicatement dans les rouages de la société, à notre place bien définie, là où on nous attendait, avec nos idées bien arrêtées. Au travail. Or à partir de cet instant, on n’est plus ce qu’on veut être. Et par le fait, on ne vit plus, on n’agit plus. On subit. Bien sûr, on ne peut pas définir cela comme étant bon ou mauvais, il n’y a pas de possible alternative dans le monde dans lequel nous vivons, mais à la façon d’un comédien qui improvise et joue sur un texte appris par cœur, on peut sur ce modèle d’existence, apporter des modifications, et le changement, à petite échelle. L’école est un facteur qui stabilise. Elle ralentit la mutation inévitable de la pensée et de la volonté humaine, elle a peur d’un monde, un monde en perpétuelle ébullition.