L'elargissement de l'ue
« L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l’opposition séculaire de la France et de l’Allemagne soit éliminée. (…) Dans ce but, (…) le gouvernement français propose de placer l’ensemble de la production franco-allemande de charbon et d’acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays de l’Europe. (…) Cette production sera offerte à l’ensemble du monde, sans distinction ni exclusion par la mise en commun des produits de base et l’institution d’une Haute Autorité Nouvelle, dont les décisions lieront la France, l’Allemagne et les pays qui y adhèreront . Cette proposition réalisera les premières assises concrètes d’une fédération européenne indispensable à la préservation de la paix »
Cinq années après la fin du plus lourd conflit de tous les temps et qui a une nouvelle fois déchiré l’Europe vingt ans seulement après une première guerre mondiale elle-même héritière d’une longue liste de guerres européennes, les paroles de Robert Schuman résonnent comme un appel à ce qui deviendra l’Union Européenne que nous connaissons aujourd’hui.
Avec Jean Monnet, diplomate et ancien vice-secrétaire général de la SDN, avec Konrad Adenauer, le chancelier d’Allemagne Fédérale et avec le premier ministre italien Alcide de Gasperi, entre autres, Robert Schuman lance le promier projet concret de construction d’une Europe unie : la Communauté du charbon et de l’acier (CECA) à laquelle vont adhérer, outre la France, l’Allemagne et l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.
Que de chemin parcouru depuis que les premières tentatives, militaires, d’unification du continent ont eu lieu. Mais l’idée d’une Europe unie et en paix est tenace, et Victor