L'emploi de la force armée
DE L’ORGANE JUDICIAIRE PRINCIPAL DES
TENTATIVES D’INSTRUMENTALISATION POLITIQUE NATIONS UNIES par Guillaume ETIENNE (*) Succédant à la Cour permanente de justice internationale (CPJI) disparue en 1945, la Cour internationale de justice (CIJ) exerce la fonction, selon les termes mêmes de la brochure officielle de la Cour (1), de « tribunal mondial ». Ainsi, elle « règle conformément au droit international les différends d’ordre juridique que les Etats lui soumettent et elle est à la disposition d’un certain nombre d’institutions ou organes internationaux pour leur donner des avis consultatifs. Organe judiciaire principal de l’Organisation des Nations Unies, elle a été instituée en 1945 par la Charte des Nations Unies, dont son instrument constitutif, le Statut, fait partie intégrante ». Organe judiciaire principal des Nations Unies (2), la Cour internationale de justice se présente comme un acteur privilégié de la scène internationale, à la mesure toutefois de la bonne volonté des Etats à reconnaître sa compétence, en matière de différends relatifs à l’emploi de la force armée notamment. Certains conflits récents ont ainsi trouvé, par l’intermédiaire de la Cour internationale de justice, un écho « judiciaire » inhabituel dans l’actualité des relations internationales. Il suffit à ce propos de se rappeler des instances introduites par la République fédérale de Yougoslavie contre les Etats de l’OTAN ayant participé aux bombardements aériens contre cet Etat en 1999, ou encore des actions engagées par la République démocratique du Congo la même année contre le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi. Au 31 juillet 2001, la Cour internationale de justice se trouvait être saisie de
(*) Guillaume Etienne est conseiller juridique au ministère de la Défense (direction des affaires juridiques), il a été membre de la délégation de la France devant la Cour internationale de justice dans l’affaire qui oppose