L'enfantn du 16e au 19e siècle
L’abandon d’un enfant gênant est une option signalée par plusieurs documents et attestée dès 1540 (doc 3). Le plus souvent il a lieu dès la naissance (doc 1) ; certains hospices, comme l’Hôtel-
Dieu de Toulouse, ont mis en place un tour où les parents peuvent déposer le nourrisson en tout anonymat (doc 3). Quand l’enfant est plus âgé, il peut être conduit directement à l’orphelinat, bien qu’il ne soit pas exclu qu’on puisse retrouver une victime d’abandon en pleine rue (doc 4 ; note 2). Même si les parents espèrent ainsi assurer un avenir au bébé dont ils se séparent, c’est souvent une utopie : le taux de mortalité est très élevé dans les hospices qui accueillent ces petits (doc 1).
La mise en nourrice de l’enfant surnuméraire est une seconde option illustrée surtout par le texte de Hugo où une jeune mère célibataire décide de placer sa petite chez un couple d’aubergistes.
Dans ce cas, le parent concerné verse une pension aux parents nourriciers pour qu’ils élèvent l’enfant à sa place, mais il ne s’agit pas d’un abandon puisqu’il n’est pas exclu, chez Hugo, que Fantine reprenne sa fillette. Toutefois, l’auteur du premier document semble penser que le sort de ces enfants en nourrice est très peu enviable.
[Là, naturellement, on aurait envie de placer la troisième option, l’exploitation d’un enfant plus âgé, mais rappelons qu’elle ne fait pas partie des mini-thèmes communs puisqu’elle n’est abordée que par le document 4.]
La première cause de cette situation est la grande misère qui touche la population. Du 16e siècle à la Révolution, la pauvreté est un fl éau et les abandons explosent en cas de famine, ce qui fait que des parents mariés, donc en situation « régulière », doivent abandonner leur progéniture (doc 1). À cela s’ajoutent les accidents de la vie : c’est le cas, au