L'Ennui est un roman qui a été écrit en 1961 par l'italien Alberto Moravia. Dans cette œuvre, l'auteur évoque la frustration de l'homme moderne au sein d'une société matérialiste régie par l'argent. Ce roman nous plonge au cœur de la vie du narrateur, Dino, peintre raté de trente-cinq ans, issu d'une riche famille bourgeoise italienne qui semble perpétuellement en proie à l'ennui et ce, depuis son enfance. Quittant la luxueuse villa familiale pour un modeste atelier de peintre afin de vivre pleinement sa passion, il s'aperçoit bien vite que cet ennui continue sans cesse de l'affliger ; jusqu'à l'arrivée de Cécilia, jeune modèle de dix-sept ans avec qui il entretient une étrange relation passionnelle et charnelle. Cette fascination inexplicable l'entraîne alors dans un amour qui le met face à son propre problème : la difficulté à appréhender correctement la réalité, d'où la naissance de ce sentiment profond d'ennui qui nait en lui. On pourrait alors essayer de comparer la vision de la condition humaine selon Pascal et selon Moravia. Comment se place l'œuvre, L'Ennui par rapport à l'héritage des Pensées de Pascal. Nous verrons en quoi ces deux visions de l'homme diffèrent, sans pour autant s'opposer complètement.
Chez Pascal, l'ennui nait de la condition misérable de l'homme. Pour l'auteur des Pensées, la vie de l'homme ne se résume qu'en quelques mots: dépendance, abandon et néant. L'ennui menace constamment l'être humain qui pour oublier le malheur de sa condition se dirige inexorablement vers le divertissement, une vanité qui ne saurait que masquer le gouffre angoissant de son existence et ne ferait que le détourner des questions existentielles. La vanité chez Pascal est donc de croire que la possession des choses que l'homme recherche pourra le rendre heureux. Chez Moravia, l'ennui vient de la difficulté à comprendre et à appréhender la réalité. Dans L'Ennui, le rapport de l'homme à la réalité est symbolisée par l'histoire d'amour entre Dino et Cécilia.