L'entreprise
I. Le pouvoir dans l’entreprise
A) L’entrepreneur et le pouvoir familial au XIXème siècle
1) L’entrepreneur
Cantillon (1680-1733) est le premier à concevoir l’entrepreneur comme celui qui, rémunéré par des « gages incertains » prend des risques puisque sa rémunération dépend des prix aléatoires des marchés. Turgot ajoute que l’entrepreneur fournit le capital JB Say fait de cet acteur la figure centrale de la révolution industrielle en le distinguant du capitaliste. L’entrepreneur, espèce rare, combine et rassemble les facteurs de production. Par son activité productive, il joue le rôle d’intermédiaire entre les ouvriers et les savants, invente en puisant dans le stock de connaissances scientifiques et techniques et prend des risques qu’il supporte personnellement. Marx ne distingue pas capitaliste d’entrepreneur et s’intéresse au premier. Pourtant selon Schumpeter « l’entrepreneur est indubitablement présent dans le drame marxiste mais il est dans les coulisses et sa rémunération n’est pas un problème Marxiste ». Il pense que dans le manifeste du parti communiste (1848) c’est l’entrepreneur qui est responsable des prodiges de la bourgeoisie et apparaît comme le vecteur du changement social. Marshall souligne « la faculté de l’entrepreneur de savoir bien organiser le travail d’un grand nombre de gens ». L’industriel reçoit un « salaire de direction » ou un profit normal alors que la rente du talent va rémunérer l’entrepreneur. En 1911 dans la théorie de l’évolution économique Schumpeter fait de l’entrepreneur innovateur le héros du capitalisme libéral du XIXème siècle. Il caractérise l’entrepreneur comme « pas toujours propriétaire de la firme (diff du capitaliste), ne supporte pas toujours de risques et ne cherche pas à maximiser ses gains ou son profit (conséquence et non mobile de l’innovation) , il réalise les nouvelles combinaisons de moyens de production, il brise les routines et impulse le changement social. »