L'esthétique
Bien que le mot esthétique ait une étymologie grecque, il était inconnu de l'antiquité, car la science de l'esthétique n'est apparue qu'à l'époque moderne et dans un contexte allemand. C'est le philosophe allemand Alexander Gottlieb Baumgarten, disciple de Christian Wolff, qui introduit au xviiie siècle le néologisme « esthétique » (en latin : Aesthetica) et lui donna son acception moderne avec la publication du premier volume de son Aesthetica, en 1750. Il délimite une discipline philosophique nouvelle et indépendante, en se basant initialement sur la distinction platonicienne entre les choses sensibles (aisthêta) et intelligibles (noêta)2.
Dans l'ouvrage Méditations philosophiques3 (1735), Baumgarten définit l'esthétique comme « la science du mode de connaissance et d'exposition sensible », puis dans Æsthetica (1750) : « L'esthétique (ou théorie des arts libéraux, gnoséologie inférieure, art de la beauté du penser, art de l'analogon de la raison) est la science de la connaissance sensible »4. En effet, Baumgarten considère l'idée du beau comme une perception confuse ou un sentiment et de ce fait comme une forme inférieure de connaissance, d'où l'usage du terme esthétique5. L'esthétique s'oppose à la logique comme les idées confuses s'opposent, dans l'école de Wolff et Leibniz, aux idées claires. Son esthétique est également une théorie des beaux-arts. Elle se substitue historiquement à la Poétique initiée parAristote.
Le terme esthétique prend une signification différente selon les langues, n'ayant pas été adopté aux même périodes,