L’ETHNOCENTRISME

L'ethnocentrisme se définit comme une attitude d'origine inconsciente qui consiste à considérer sa propre société comme un modèle et à voir toute différence par rapport à ce modèle comme un signe d'infériorité.

I/ Qu’est-ce que l’ethnocentrisme :

Ce concept est issu de l’ethnologie à la fin du 19ème siècle. Utilisé par Lévi-Strauss, l’ethnocentrisme est tiré d’une analogie à l’égocentrisme, qui est l’attitude typique des jeunes enfants à tout ramener à soi, à voir le « je » au centre. Dans l’attitude ethnocentrique, le ‘moi’ est remplacé par l’ethnie, la société, la culture.

Lévi-Strauss en parle pour décrire l’une des plus grandes difficultés de l’ethnologue : en effet, L’attitude ethnocentrique est l’un des plus grands dangers de l’ethnologue quand il se trouve confronté à un nouveau peuple, une nouvelle tribu. Il montre que, parce que notre histoire est surtout caractérisée par un développement des sciences, des techniques et de la puissance économique, nous nous imaginons que les sociétés qui n'ont pas su progresser sur ces trois plans sont des sociétés sans histoire. C'est l'ethnocentrisme qui conduit à parler de sociétés « primitives », comme si certaines sociétés étaient restées à l'état premier, préhistorique, nous seuls étant parvenus par le progrès à l'état « civilisé ». Lévi-Strauss explique ainsi que si l’on changeait les critères d’évaluation des cultures pour prendre par exemple, l’adaptation aux milieux hostiles, ce ne serait plus les Occidentaux qui seraient considérés comme civilisés mais les Bédouins du désert saharien ou les Inuits de l'Arctique. Si l'on prenait comme critère la connaissance des ressources du corps humain, les plus civilisés seraient les peuples de l'Orient et de l'Extrême-Orient, etc. Toute culture peut se prévaloir d'une supériorité selon un critère qui lui est propre mais, comme aucun de ces critères n'est plus pertinent qu'un autre, aucune culture ne peut se considérer comme supérieure aux autres.