L'europe est-elle un produit issu de l'histoire ou de la géographie?
Comme l'écrit Michel Foucher dans son oeuvre Fragment d'Europe (1998), "l'Europe est un concept historique à géométrie variable et une notion géographique sans frontières nettes avec l'Europe".
"Europe", c'est d'abord un terme géographique qui renvoie à une représentation d'une partie du monde. Pour les géographes, c'est la péninsule du continent asiatique, qu'ils ont décidé de limiter à l'Oural. De plus, au nord de la mer caspienne, on passe insensiblement des immenses plaines qui forment les reste de l'Europe à celles qui s'étendent à l'ouest de l'Asie. Ainsi, l'Europe est donc d'abord un ensemble géographique sans signification politique qui présente une grande diversité de paysages: vastes plaines de l'Europe du Nord, versants escarpés des Alpes, paysages méditerranéens.
Pour les historiens, en revanche, l'Europe est une notion historique aux frontières changeantes, non limitée par un cadre géographique précis. Le terme "Europe" semble venir des Assyriens qui nommaient Erebe (Europe?) ce qui pour eux était l'Occident et Asu (Asie?) les pays du Soleil levant.
Curieusement, on a très tôt parlé de l'Europe comme d'un ensemble, alors que ce continent est divisé en un très grand nombre d'Etats, de langues, de peuples. Dès le Moyen-Âge, la représentation de l'Europe en tant qu'ensemble existe pour une minorité composée des grands chefs religieux et des chefs d'Etats. Il s'agit de l'Europe chrétienne par opposition au monde musulman, représentation qui se renforce après l'invasion des Balkans et la prise de Constantinople par les Turcs (1453), et après l'achèvement de la reconquête chrétienne de l'Espagne (1492). Cette représentation d'une Europe chrétienne unie est toute relative puisque cette Europe est elle-même divisée entre orthodoxes, catholiques et protestants.
La généralisation du terme d'Europe, au détriment de celui de chrétienté s'étend peu à peu d'ouest en est au cours du