L'exception d'inconstitutionnalité en france
A l’heure actuelle, le débat sur une exception d’inconstitutionnalité en France est au cœur de la scène politique et juridique puisqu’une nouvelle procédure permettant de saisir le Conseil constitutionnel d’une question au cours d’un litige entre particuliers a été mise en place par la réforme du 23 août 2008.Cependant, il est tout d‘abord important de définir l‘exception d‘inconstitutionnalité car elle revêt plusieurs facettes. Celle-ci est une voie de droit permettant de soulever l’inconstitutionnalité d’un acte juridique adopté et promulgué (loi, acte administratif…) au cours d’un litige. Au sens strict de la définition, le juge saisi de cette question devra trancher à la fois sur le fond de l’affaire en instance et sur l’exception soulevée par le requérant (exemple américain). Au sens large par contre, le juge saisi de la question sera chargé de la transmettre à une institution spécialisée, puis de trancher l’affaire sur le fond en tenant compte de la réponse qui lui aura été donnée (exemple de Karlsruhe en Allemagne).En France, les questions sur l’exception d’inconstitutionnalité ne datent pas d’hier. En effet, dès la Révolution française, on trouve une certaine émergence de la question qui reste de toute façon au cœur des débats quel que soit le régime en place.En 1789, les révolutionnaires prônent la toute puissance de la loi. La loi est l’expression de la volonté générale et elle ne peut se tromper. On parle de légicentrisme. Mais contre toute attente, le débat concernant un certain contrôle de la loi apparaît tout de même lors de la rédaction de la Constitution de 1791. Buzot affirme qu’il ne suffit pas de dire que la Constitution garantit les droits civils et naturels mais qu’il faut qu’on connaisse comment elle les garantit. Quant à Piéton, il exige une garantie contre les lois qui pourront être faites par le législateur. Face à cette double réclamation, l’alinéa 3 du texte définitif est adopté