L'habiter comme pratique des lieux
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Comment appréhender les dimensions spatiales des sociétés humaines ? Afin d’y apporter des éléments de réponse à l’un des questionnements fondamentaux de la géographie, on propose ici une perspective particulière centrée sur les manières dont les individus pratiquent les lieux, bref l’habiter. En effet, deux éléments de contexte concourent à proposer un questionnement centré sur l’habiter : d’abord, un contexte scientifique qui fait que les questions des valeurs ou significations assignées aux lieux géographiques sont investies par les géographes depuis une trentaine d’années. L’importance de cette orientation typiquement « sciences humaines et sociales » est aujourd’hui reconnue en géographie, avec l’importation d’approches phénoménologiques et sociologiques dans la discipline. Néanmoins, elle ne doit pas nous faire oublier les deux risques majeurs que cette démarche implique : primo, le risque d’une « mystification » du sens, en
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oubliant d’autres dimensions des individus ; secundo, le risque du subjectivisme qui oublie que les individus ne sont pas des sujets, des « homines clausi » comme dirait Norbert Elias ([1970], 1991), mais en interdépendance avec d’autres individus et ancrée dans la société, ce qui signifie prise en compte des normes, valeurs, etc. Le deuxième élément de contexte est celui d’un changement sociétal : la mobilité géographique accrue fait advenir une « société à individus mobiles » (Stock, 2001) et procède à une recomposition des pratiques et des valeurs assignées aux lieux géographiques, une recomposition qui touche notamment le rapport entre identité/altérité, familarité/étrangeté exprimé par les lieux. Cette recomposition des pratique touche à tous les domaines : nouvelles pratiques touristiques, différentes mobilités post-migratoires, substitution de la
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11/12/2009 12:24
L’habiter comme pratique des