Poser la question de savoir si l'histoire fait l'homme ou si ce sont au contraire les hommes qui font l'histoire, c’est envisager une problématique demandant d'abord une acception du terme histoire. Nous considérerons donc que l'histoire s'entend non pas dans le sens réducteur de mythe ou de récit qui se raconte, non plus que dans le sens du seul déroulement événementiel du cursus de l'humanité. Nous appréhenderons en fait le terme histoire dans son sens vérité générale de la réalité historique, rythmée par les étapes importantes qui scandent l'évolution de l'humanité. L’homme, sommet de la créature par sa qualité d’animal supérieur paraît constituer l’intervenant de cette histoire, le façonneur essentiel de son déroulement et ce notamment par sa capacité de "libre arbitre", ayant donc le pouvoir d’influer sur le déroulement de sa trajectoire comme celle de son environnement. Mais n'est ce pas là une vision trompeuse pour "l'homo sapiens" et "l'histoire ne serait-elle pas " l'acteur" prééminent ?

Selon la théorie du « big bang », il y a de cela 15 milliards d'années, une gigantesque explosion se serait produite et c'est ainsi que l’Univers matériel se serait formé. Les "briques" élémentaires se seraient ensuite, par l’enchaînement de "causes et de nécessités", transformées en matières douées de vie, pour aboutir peu à peu à l’apparition de micro-organismes, de végétaux, d’animaux, et enfin d’un animal doué d’un sens hors du commun, 'l’homo sapiens" et de son parcours fulgurant. Certains croient pouvoir expliquer l'évolution de l'histoire de notre espèce par un ensemble de relations de causalité. Les philosophes ont appelé la théorie de cette évolution le déterminisme. L'histoire de l'homme serait alors comme le dit Macbeth dans l'œuvre de Shakespeare une "histoire contée par un idiot, pleine de fureur et de bruit et qui ne veut rien dire". Dans cette théorie, tout s’enchaîne parce que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets,