L'histoire philo
Problème 1 : L'histoire a-t-elle un sens?
"Les personnages appelés à figurer sur la scène de l'histoire (l'histoire comme on l'entend d'ordinaire et comme on doit le plus souvent l'entendre), monarques, tribuns, législateurs, guerriers, diplomates, ont bien le rôle actif, interviennent bien à titre de causes efficientes dans la détermination de chaque événement pris à part. Ils gagnent ou perdent les batailles, ils fomentent ou répriment les révoltes, ils rédigent les lois et les traités, ils fabriquent et votent les constitutions. Et comme ils arrivent eux-mêmes sur la scène à la suite des combinaisons de la politique, il semble d'abord que la politique engendre et mène tout le reste. Cependant, l'histoire politique est de toutes les parties de l'histoire celle où il entre visiblement le plus de fortuit, d'accidentel, et d'imprévu : de sorte que pour le philosophe "qui méprise le fait", qui ne se soucie guère de l'accidentel et du fortuit, si brillant que soit le météore, si retentissante que soit l'explosion, l'histoire tout entière courrait risque d'être frappée du même dédain que les caprices de la politique, s'il n'y avait plus d'apparence que de réalité dans cette conduite de l'histoire par la politique, comme par une roue maîtresse, et s'il ne fallait distinguer entre le caprice humain, cause des événements, et la raison des événements qui finit par prévaloir sur les caprices de la fortune et des hommes. "
COURNOT
Attachons nous pour ce texte à l'analyse de sa structure logique.
Il comporte quatre phrases, la dernière étant très longue.
Suivons les connecteurs logiques.
Pas de connecteur entre les deux premières phrases, ni à l'intérieur de chacune d'elle, c'est donc une seule idée qui y est développée, et qui consiste à dire que les personnages historiques sont bien les acteurs de l'histoire, c'est-à-dire que leurs actions ont des conséquences réelles sur le cours de l'histoire. Mais