L'histoire a-t-elle un sens ?
D’emblée, nous savons que le mot « histoire » (du grec « historia » : enquête) possède trois sens. Cela désigne en effet la discipline de l’historien (la science), le passé humain et la suite des évènements relatifs à l’homme, ainsi que le récit d’évènements imaginaires. Pour différencier les deux premières notions, la langue française distinguera alors le passé humain de la science en mettant une majuscule au mot « histoire » désignant les évènements relatifs à l’homme. Nous savons également que le mot « sens » possède deux significations : il s’agit de la signification, du contenu, mais aussi de la direction. Cependant, ces deux sens se rejoignent, puisque se demander « où va l’Histoire ? », c’est dégager en même temps son contenu. En tout cas, se demander si l’Histoire à un sens revient à se demander si les évènements relatifs à l’homme, quels qu’ils soient, possèdent ou non une signification. Il faut donc se demander si l’Histoire a un but précis, ce qui reviendrait alors à s’interroger sur l’existence de moyens qui permettraient d‘atteindre ce but, et, s’il en existe, de savoir de quelle(s) nature(s) ils sont. Il faudrait alors ensuite s’interroger sur la légitimité de ces moyens, pour, finalement, savoir si, oui ou non, l’Histoire a un sens. L’Histoire a-t-elle donc une signification ? ou n’en n’a-t-elle pas ? Et, quels sont les moyens dont nous disposons pour savoir si l’Histoire a un sens ou non ?
D’abord, l’Histoire pourrait ne pas avoir de sens. En effet, l’existence réelle du sens de l’Histoire peut être remise en cause par le hasard. Lorsque l’on donne plus d’importance à des facteurs individuels (une personne en particulier, par exemple) plutôt qu’à de grandes forces collectives, on aura tendance à ne voir dans l’Histoire qu’une succession de hasards. Comme le disait Blaise Pascal à propos du nez de Cléopâtre : « S’il eût été plus court, toute la face du monde aurait changé ». Par là, il veut dire que