L'homme et la machine
Il existe trois notions fondamentales qui aboutissent à des innovations majeures en matière de production et d’exploitation des ressources naturelles en économie : science, technique et technologie. La plus grande de ces innovations reste sans doute l’invention de la machine à vapeur qui a bouleversé l’organisation et la distribution du travail en Europe au XVIIIème siècle. La supériorité de la machine sur le travail de l’homme possède des raisons techniques comme la puissance, la rapidité et la précision et des raisons économiques comme l’abaissement du coût de production. Mais certains, dont les économistes contemporains de Sismondi, pensent que la machine est le facteur principal de l’augmentation du surplus social et de l’expansion du chômage des ouvriers. Cette théorie est très contestée, notamment par Charles Gide, qui pense, au contraire, que le progrès technique engendre un progrès économique et, à fortiori, un progrès social. En effet, la diminution du coût de la vie causé par la baisse des prix grâce à l’augmentation de la productivité permet de compenser une éventuelle baisse de salaire de l’ouvrier. De plus, cela engendre un accroissement de la demande de main d’œuvre grâce à la baisse des prix, même si certaines critiques peuvent être émises à l’égard de cette théorie car une baisse des prix n’augmente pas forcément la consommation, notamment pour les biens de première nécessité, les industries sont solidaires les unes des autres, et un temps d’adaptation est nécessaire avant l’accomplissement d’une telle révolution. Enfin, le travail supprimé est restitué sous une autre forme comme pour l’invention de l’imprimerie qui a fait baisser le prix du livre et augmenté l’intérêt du consommateur pour la lecture, si bien qu’il y eût encore plus d’ouvriers imprimeurs grâce à l’ouverture de nouvelles imprimeries, sans compter le nombre d’industrieux que l’imprimerie fait travailler comme les voituriers et le