L'homme n'a-t-il affaire qu'à lui-même dans la religion ?
Pour se représenter les pouvoirs de l'espèce humaine, l'homme les projette sur une substance infinie étrangère à lui. Pour pouvoir penser ses attributs au niveau de l'espèce, l'homme construit un Dieu à son image. Dieu est en quelque sorte le miroir de l'homme cf texte de Feuerbach dans L'Essence du Christianisme. L'homme rend un culte au Dieu dans lequel il se reconnaît le mieux, par exemple les grecs vénèrent Apollon et Athéna en qui ils trouvent magnifiés leur propres qualités à savoir la beauté artistique et la raison philosophique. Ce transfert n'est pas sans danger car pour enrichir Dieu, l'homme doit se faire pauvre car l'homme affirme en Dieu ce qu'il nie en lui. En ce sens, la religion est une aliénation de l'homme au sens où il a abandonné sa propre propriété à autrui. Il faut désormais que l'homme se réapproprie ce qu'il a confié à la religion. Telle est la critique qu'effectue Feuerbach dans les Manifestes Philosophiques de la religion et que Marx reprendra à son compte. Ainsi Marx dit-il dans la Critique de la Philosophie du Droit de Hegel : "La religion n'est que le soleil illusoire qui gravite autour de l'homme, tant que l'homme ne gravite pas autour de lui-même." Pour Marx si l'homme cherche hors de lui la réalité qui lui manque, c'est parce qu'il vit dans une société où règne l'exploitation de l'homme par l'homme et qu'il est appauvri. Pour Feuerbach, l'appauvrissement de l'homme est le résultat de l'aliénation religieuse alors que pour Marx, c'est l'appauvrissement de l'homme par l'exploitation sociale qui est la cause de l'aliénation religieuse car "Renoncer aux illusions religieuses sur sa situation, c'est déjà commencer à renoncer à la situation qui a besoin d'illusion.". La religion est l'opium du peuple, elle est le symptôme d'une maladie, celle de la société qui rend l'homme malade.
2. La religion comme illusion nourrie par le désir humain (Cf Freud)
L'édification d'un