Dissertation
L’ignorance est-elle un mal ?

La culture au sens d’avoir des connaissances théoriques, intellectuelles dans le domaine scientifique ou artistique par exemple, est valorisée au sein d’une société, au contraire de l’ignorance ou du fait d’être inculte qui sont condamnés. Cette vision commune relevant d’une morale établie de l’ignorance & de la culture est néanmoins étroite. Même si l’ignorance, un manque de connaissance, de culture, de savoir est volontiers critiquée, il serait bon de s’interroger si elle est contraire ou même néfaste au bien, à la vertu. Il est nécessaire de rappeler que l’idée d’une ignorance absolue est difficilement tenable : il est impossible de ne rien savoir, de ne rien connaître dans aucun domaine. La culture, son contraire, peut concerner plusieurs domaines : l’appartenance à une culture qui n’est dans ce sens pas opposée à l’ignorance car cette appartenance est effective pour chaque Homme, le domaine théorique, & la pratique. Nous pouvons ainsi nous demander si la culture, le savoir doit être une priorité, & en particulier une priorité morale afin d’échapper à un état lacunaire, d’ignorance. Autrement dit, nous devons nous demander si l’ignorance est un mal, nous pencher sur son caractère immoral ou bien qui s’apparente au mal au sens d’une maladie, d’une calamité, voire d’une faute. Nous verrons tout d’abord que l’ignorance semble effectivement être un mal. Nous nous pencherons ensuite sur l’hypothèse de l’ignorance comme un bien, & symétriquement du savoir comme un mal, & enfin nous tenterons de trouver un juste milieu, le savoir juste.

L’ignorance peut être considérée comme un mal, aussi bien dans l’état même de l’ignorance que dans ses effets. Le fait d’être ignorant est jugé comme un mal. Comme nous l’avons déjà évoqué, le fait d’être cultivé est habituellement considéré comme un bien, une vertu valorisée par la société. D’autre part, elle peut avoir différentes causes qui sont elles-mêmes condamnables.