L'illettrsime, une france invisible
L’illettrisme en France touche une personne sur dix. Avant d’être une ignorance des savoirs de base, l’illettrisme constitue d’abord une exclusion sociale. Les difficultés dont souffrent les personnes qui en sont victimes sont aujourd’hui bien connues et de nombreuses méthodes d’accompagnement ont été mises au point. Il ne manque plus que les moyens et des actions concertées…
« Le public en situation d’illettrisme est un public caché, malaisé à repérer, qui dissimule ses difficultés. Il vit avec une culpabilité au quotidien depuis qu’il a quitté l’école. On lui a tellement dit qu’il n’y arriverait jamais ! ». Anne Seyve Markley connaît bien cette problématique. Elle travaille depuis 1989 sur cette question avec les Atelec, Ateliers pour lire, écrire, compter, et dirige l’association Lettres pour l’être créée à Bourg-en-Bresse dans l’Ain en janvier 2000. L’association ne se situe pas dans le champ de la formation mais bien dans celui de l’insertion. Elle accueille des adultes qu’une mauvaise maîtrise de la lecture et de l’écriture gêne dans la vie quotidienne pour l’insertion sociale, l’autonomie ou la vie professionnelle. Mais Anne Seyve Markley observe une grande différence entre les personnes en situation d’illettrisme et celles qui n’ont pas été alphabétisées dans leur langue maternelle. « En France, ce sont les personnes analphabètes qui ont le plus de difficultés d’insertion. D’abord, elles ne maîtrisent pas leur langue maternelle à l’écrit, il est donc encore plus difficile pour elles de le faire en français ». L’association a mis en place des ateliers de savoirs sociaux linguistiques (ASSL) pour les familiariser avec leur environnement. Il s’agit de leur donner quelques clés de lecture du monde qui les entoure. Elles viennent par le bouche à oreille et s’inscrivent facilement aux ateliers.
Les Atelec travaillent en collaboration avec les équipements de quartier et de proximité et les travailleurs sociaux. Si le