L'impact de la crise financière sur la normalisation comptable
En Avril 2008, soit juste après la crise des « Subprimes », l’OCDE estimait les pertes mondiales à 422 milliards de dollars. Il est encore difficile d’évaluer de manière précise et certaine les conséquences d’une crise qui a plongé les plus grandes puissances mondiales dans un chaos économique. Mais très rapidement, il a fallu désigner des coupables. On s’est dans un premier temps tourné vers les normes comptables. En effet, celles-ci, et notamment les normes IAS/IFRS, sont à l’heure actuelle les seules à pouvoir fournir une information financière normalisée, uniformisée et contrôlée. L’une de ces normes est particulièrement controversée : il s’agit du principe d’évaluation des actifs et des passifs à la juste valeur. Ainsi, nous allons étudier le lien entre la crise financière et les normes comptables en se demandant si la juste valeur est une cause principale ou dérisoire de la crise. Nous traiterons dans un premier temps des arguments en faveur de la responsabilité du principe de juste valeur dans la crise. Dans un second temps, nous parlerons des autres origines de la crise. Pour finir, nous examinerons les conséquences de la crise sur l’environnement comptable et les projets élaborés pour éviter qu’une crise de telle ampleur se reproduise.
I-LA JUSTE VALEUR CAUSE PRINCIPALE DE LA CRISE FINANCIÈRE
a) Qu’est-ce que la juste valeur ?
1) définition
La juste valeur ou « fair value » est une méthode de valorisation des actifs.
Selon celle-ci les actifs doivent être valorisés dans les bilans à leur valeur de marché à la date de clôture du bilan. Ce qui signifie que les actifs de l’entreprise doivent être enregistrés à la valeur à laquelle on pourrait les vendre à un moment donné.
2) comparaison du principe de juste valeur et du principe de coût historique
Le principe de juste valeur est l’opposé du principe coût historique imposé par le plan comptable général français. Suivant le coût historique, lié au principe de