L'inconscience
Les philosophies de la conscience et de la liberté (Descartes, Kant, Hegel, Husserl, Sartre = humanisme, idéalisme et phénoménologie), malgré leur variété, par-delà leurs points de divergence, partagent toutes une certaine vision de l'homme : à la différence de l'animal, non seulement l'homme est un être conscient de lui, mais il est également un sujet capable de s'autodéterminer, doté donc d'une véritable liberté, ces deux caractéristiques faisant de lui une "valeur absolue". > Hegel. La faculté de penser dont il dispose en fait l'auteur de sa propre existence, dont il devient alors "responsable". C'est bien sur le terrain de la morale que le sujet humain se situe. Pourtant, il est de nombreuses situations où l'on peut se demander si la liberté est bien le principal caractère de l'humain. Sommes-nous toujours véritablement conscients de nos actes ? Sommes-nous réellement auteurs de nos existences ? Sommes-nous toujours libres de nos choix ? L'homme est-il si différent de l'animal qu'il prétend l'être ? Cette dignité supérieure et exclusive n'est-elle pas qu'une "vue de l'esprit" orgueilleuse et naïve ? La conscience est-elle donc aussi transparente à elle-même qu'elle voudrait bien le croire ? Est-elle tout le sujet ? N'y a-t-il pas une part d'ombre dans le sujet ? Et que s'y passe-t-il ? Le sujet humain est-il aussi libre et maître de lui que le clame l'humanisme ? En effet, l'homme n'est-il pas soumis à des forces qui travaillent en lui sans qu'il s'en rende compte ? Et bien loin d'être véritablement arraché ou détaché de la Nature, n'est-il pas au contraire profondément inscrit en elle ? En effet, dès son origine cartésienne, des voix se sont élevées pour critiquer ce courant des philosophies du sujet et de la liberté. Dès le XVIIème Siècle, Spinoza s'attache à montrer que la liberté de la volonté est une illusion, et que