L'inconscient

680 mots 3 pages
J'ai conscience de moi: la proposition n'est pas aussi simple qu'il y paraît à première vue. Elle contient non un terme, mais deux. Certes, elle ne renvoie qu'à moi-même, mais le moi y apparais deux fois, comme sujet et comme objet. J'ai conscience de moi, cela signifie: je me prends moi-même comme objet, c'est-à-dire je m'observe comme de l'extérieur, comme le ferait un autre. Je me détache de moi-même pour m'observer. Tout se passe comme si s'installait en moi une séparation entre moi et moi-même. La condition de la conscience de soi, c'est que, en quelque sorte, je me dédouble, je me sépare de moi-même, je cesse de coïncider avec ce que j'étais pour le penser, de même que l'on doit décoller son œil de l'objet pour le voir. Comment cette scission en moi est-elle possible? Il faut supposer un troisième terme, un intermédiaire: l'idée d'autrui. La condition pour que je puisse ainsi m'observer, c'est que j'aie intériorisé le point de vue d'autrui, il faut que je fasse mien le regard d'autrui. Je dois me mettre à la place d'autrui, me voir comme autrui me verrait. Les autres ont donc un rôle fondateur dans l'acquisition de la conscience de soi. Il nous montre que la conscience de soi n'est pas innée, mais à acquérir- il faut la prendre, prendre conscience. La conscience n'apparaît pas tout d'un coup, toute faite, elle a une genèse, un développement. Dans cette formation, le rôle d'autrui est crucial. L'apparition de la conscience de soi et de celle d'autrui est simultanée. A la même époque, plusieurs conduites apparaissent simultanément. Vers trois ans, l'enfant acquiert l'usage du pronom je; confronté à sa propre image dans un miroir, il se livre à des mimiques et des grimaces accompagnées d'expressions de joie. A cet âge, les conduites infantiles d'imitation (le bébé sourit quand on lui sourit) laissent la place à des conduites d'inhibition: quand on le regarde, l'enfant est gêné. Auparavant, la relation à autrui se caractérisait par ce que Wallon appelle un

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