L'industrie textile
Les secteurs du textile et de l’habillement des pays anciennement industrialisés ont été, au cours des décennies passées, particulièrement affectés par l’émergence de nouveaux concurrents. Tout d’abord il y a eu, avant-guerre, l’émergence du Japon, puis celle des nouveaux pays industrialisés d’Asie dans les années 60 et 70, enfin, depuis les années quatre-vingts, la Chine et les pays d’Asie du sud-est. Ils seront suivis sans doute par l’Inde et tout le sous continent indien.
Très tôt, les Etats-Unis ont réagi à cette concurrence en mettant en place des instruments de protection, sous forme de tarifs élevés en 1935, et de restrictions volontaires à l’exportation négociées avec le Japon en 1937. Le terme de market disruption utilisé pour justifier cette forme de protection sous-entendait que l’on avait affaire à une concurrence à la fois déloyale et brutale. En 1961, le Président Kennedy, soucieux de gagner les voix des Etats du sud des Etats-Unis, parvint à imposer, en nouant une alliance stratégique avec les pays du marché commun européen, le premier accord multilatéral sur le textile (en fait il s’agissait de la filière coton): le STA (Short Term Arrangement) qui fut suivi en 1962 par le LTA (Long Term Arrangement).
Par la suite les Etats-Unis échouèrent en 1964 et en 1965 à mettre en place un système similaire pour la filière laine. En 1973, le premier Accord Multifibre (AMF) fut signé: des quotas bilatéraux sur les quantités exportées étaient imposés par les pays développés aux pays en développement, essentiellement les pays d’Asie. L’objectif affiché était de parvenir à une libéralisation progressive et contrôlée des échanges, évitant des chocs trop importants sur les marchés. Un Textile Monitoring Body fut créé pour exercer une surveillance multilatérale pour le suivi de la mise en œuvre de l’accord. Prorogé à trois reprises, l’AMF a profondément bouleversé les conditions de la concurrence, non seulement entre pays développés et