L'ingénu de voltaire
Publié en aout 1767 mais retiré de la vente parce que inquiétant pour le pouvoir en place, dénoncant les ''évidences'' inégalitaire de sa société. Genre : conte philosophique. Mouvement : siècle des lumières. Type de texte : argumentation. Thème : Histoire d'un jeune Huron qui tente de rencontrer le roi pour obtenir récompense de ses loyaux services. Registres : satirique et ironique. Visées : dénonciation de l'administration Versaillaise et critique des grands.
I) Une critique acerbe et quasi systématique
Voltaire utilise la forme du conte pour répandre quelques idées philosophiques. Attaques personnelles : critique une partie de l’œuvre de Malebranche, mais surtout malmène Donneau de Visé et Faydit qu’il traite "d’excréments de la littérature". Plus loin il se moque des liaisons amoureuses des grands de l’Église. L’Ingénu est donc une œuvre polémique où Voltaire fait parfois étalage d’esprit partisan.
Mais il veut surtout dénoncer des abus sociaux : la mesquinerie du monde littéraire "où des hommes incapables de rien produire dénigrent les productions des autres" ; ensuite l’ignorance et la vanité criminelle des médecins (prolongement de la tradition moliéresque) ; enfin la corruption, la vénalité et les abus de pouvoir des fonctionnaires.
Voltaire entend surtout mener le procès contre certaines formes de religion. Il poursuit là une idée qui lui est chère et qu’il a déjà exposée dans Le Siècle de Louis XIV. Le règne du Roi-Soleil = période grandiose. Pourtant ce siècle de lumière fut terni par les luttes religieuses. Il critique(comme Rabelais) l’abus de nourriture dans le clergé de province et assure que l’abbé de Kerkabon était "le seul bénéficier du pays qu’on ne fût pas obligé de porter dans son lit quand il avait soupé avec ses confrères". Il montre aussi l’ignorance du bas-clergé incapable de répondre aux questions du Huron concernant la Bible. L’évêque lui ignore le personnage d’Hercule. Mais déjà, dans les deux