L'inné et l'acquis
Les domaines d’application sont extrêmement variés : de la répartition sexuelle des rôles aux capacités à développer des relations sociales, jusqu’aux « prédispositions » plus fortes de certaines populations pour les activités sportives, la violence ou l’échec scolaire…
On comprend aisément que des publications comme celles de C. Murray et
R. Herrstein (La Courbe en cloche, 1994) soutenant qu’il existe une différence significative et stable de QI (quotient intellectuel) de l’ordre de 15 points entre Blancs et Noirs aux États-Unis, puissent servir d’alibis « scientifiques » à des thèses extrémistes, voire conduire à des doctrines vantant l’eugénisme.
Une version édulcorée de « l’innéisme » se retrouve dans la théorie du don, selon laquelle les talents sont distribués aux individus au hasard d’une loterie génétique. Il revient alors à la société de faire en sorte que chacun puisse faire fructifier ses talents, sans que ses origines sociales ou ethniques n’entrent en compte. Cette thèse, fréquemment répandue dans notre pays, est à la base de l’élitisme républicain : la société doit donner les mêmes chances à tous, à chaque niveau de sélection, les plus doués s’en sortiront et resteront dans la compétition pour l’accès à l’élite, les autres rentreront dans le rang, en ayant été au bout de leurs « possibilités ».
Les déterminants sociaux. La thèse selon laquelle l’essentiel des comportements humains dépendrait de caractéristiques acquises au cours de la vie sociale peut être qualifiée d’environnementaliste. En effet, défendue par des anthropologues, elle postule que c’est la culture acquise par un individu qui influence son comportement.
Par exemple, plusieurs études centrées sur le QI d’enfants adoptés montrent que le fait d’être