L'internationnal trop cher pour les pme
par Stéphan Bourcieu, directeur du groupe ESC Dijon-Bourgogne
C'est une cause méconnue et pourtant essentielle pour comprendre les difficultés de développement des PME françaises à l'international. Loin des explications traditionnelles liées au manque de culture internationale ou au défaut de compétitivité des produits dans des secteurs banalisés ou fortement concurrentiels, le mode de gouvernance des PME soulève la question centrale du financement de leur développement international.
En matière de gouvernance, les PME françaises se caractérisent par un modèle centré sur le seul dirigeant-fondateur. Cette concentration du capital a pour conséquence un niveau de fonds propres trop souvent insuffisant. Comparées à leurs homologues allemands ou italiens, les dirigeants des PME françaises rechignent à aller chercher des fonds propres pour assurer leur développement, comme le démontre une fois encore le baromètre KPMG-CGPME sur le financement des PME.
Ce constat n'est pas nouveau. Il prend toutefois une résonnance particulière à l'international. Les PME ne disposant pas des fonds nécessaires au financement en propre de leurs investissements sur de nouveaux marchés, elles doivent recourir à d'autres modes de financement, et en particulier à l'endettement. Ce choix contraint réduit leurs possibilités à l'export, en termes de risque comme de niveau d'engagement : le prêteur est logiquement moins enclin que l'actionnaire à s'engager sur des marchés à risque mais potentiellement plus rémunérateurs.
Ceci explique pour partie que les PME françaises privilégient les marchés de proximité (en particulier Union européenne) ou considérés comme sûrs. Or ces marchés présentent traditionnellement un potentiel plus limité en raison d'une croissance économique faible et d'une concurrence déjà forte. De même, les PME vont souvent préférer des formes d'engagement international limitées telles que l'exportation ou le recours