L'invitation au voyage
Nous allons étudier une poésie de Charles Baudelaire intitulée « L’invitation au voyage » tirée de « Spleen et idéal » des Fleurs du mal. Le poète est héritier du romantisme et fidèle à la poésie traditionnelle du XIXème siècle. Il exprime à la fois le tragique de la destinée humaine et une vision de l’univers. Il est l’auteur de plusieurs œuvres telles que Les fleurs du mal qui lui valurent une condamnation pour immoralité et les Paradis artificiels. Il nous écrit une vision idéale de l’amour inspirée par la femme qui dessine comme un voyage.
I.INVITATION AU VOYAGE
1) Un poème qui nous invite par sa forme
Le poème nous emporte par l’imagination vers un ailleurs. Les deux impératifs,« songe » et « vois », connotent le rêve. Le poème nous permet déjà de voyager. Les sujets sont toujours à la troisième personne. Il y a une absence totale des repères temporels. Les infinitifs de la première strophe ont une valeur impersonnelle et éternelle qui marque beaucoup plus un voyage de l’esprit qu’un voyage réel. Le conditionnel de la deuxième strophe marque une temporalité vague qui reflète la projection immédiate dans un rêve. Nous avons quelques repères spatiaux qui suggèrent l’ailleurs, sans qu’aucun lieu précis ne soit précisé, ainsi que le suggère l’adverbe « là-bas » et le terme assez vague de « pays ».La référence à l’Orient est explicite dans la strophe 2. Nous avons également une référence à la Hollande, aux vers 7 et 8 avec l’évocation de l’intérieur des maisons hollandaises par les peintres. Les plans généraux de l’intérieur de la maison donnent une vision globale, panoramique qui contribue aussi à la création d’un rêve et d’un univers imaginaire. L’usage des pluriels aux strophes 2 et 3 donne au monde évoqué un charme particulier et laisse au lecteur la place à son imagination. De plus le poème est original par son rythme qui rompt avec les vers pairs habituels chez Baudelaire. En effet la succession des pentasyllabes et des heptasyllabes