La poésie, malgré toutes ses formes, reste universelle. En effet, c’est une utilisation du language de façon précise et recherchée. Cependant, cette utilisation particulière de la langue varie selon les auteurs et leur styles. La poésie dite « obscure » est souvent celle que l’on ne comprend pas. Mais comme l’explique Gérard de Nerval dans sa citation « Mes sonnets perdraient de leur charme à être expliqués », la charme de la poésie réside dans son incompréhension. Par ailleurs, Saint-John Perse n’attribue pas l’obscurité à la poésie, mais à l’être humain. Effectivement il déclare : "L'obscurité qu'on lui reproche ne tient pas à sa nature propre, qui est d'éclairer, mais à la nuit même qu'elle explore, et qu'elle se doit d'explorer : celle de l'âme elle-même et du mystère où baigne l'être humain." La poésie héritant ainsi du rôle d’éclairer le « mystère où baigne l’être humain », c’est-à-dire la compléxité de l’homme en utilisant un language clair, mais peut être pas accessible à tous les âges. Il s’agit ici d’éclairer un sujet complexe, d’explorer « l’âme », et pas de décrire un beau paysage.
C’est aussi pour cette raison qu’il y a dans la poésie dite « obscure », une part cachée, et mysterieuse du language.
Ainsi l’attitude du lecteur est de chercher à comprendre. Mais lorsque l’auteur semble offrir et en même temps cacher sa vérité, la reaction du lecteur est souvent la colère ou l’ironie.
Etude Philippe Jaccottet – A la lumière d’hiver
Vous avez cité Philippe Jaccottet, et avez définie sa poésie comme incompréhensible. Philippe Jaccottet, certes, est un auteur de l’obscure mais son but, comme beaucoup d’auteurs de l’obscure est de donner un sens , de mettre la lumière sur la complexité de l’homme, de son esprit et du monde.
La poésie, selon Jaccottet, a pour mission de lever le voile sur ce que l'on ne voit pas
« Si la vue du visible n'est plus soutenable, / [...] cherchons encore par-dessous, / cherchons plus loin, là où les mots se dérobent /