L'obéissance et la soumission à l'autorité
En 1946, au procès de Nuremberg, les accusés plaidaient tous l'innocence pour cause de soumission à l'autorité. Quinze ans après l'horrible découverte d'exterminations humaines massives par les nazis, Stanley Milgram a mis au point une méthode pour étudier le phénomène. Il a mené, de 1960 à 1963 (à l'université Yale, New Haven, NY), une expérience ayant pour but de déterminer les limites de la soumission à l'autorité et la responsabilité de l'individu. Il a cherché à comprendre les mécanismes psychologiques qui font taire le libre arbitre (la liberté d’agir de chacun) lorsqu'un individu est soumis à un ordre hiérarchique. Ces expériences montrèrent que des personnes « ordinaires » pouvaient obéir à des ordres contraires à leurs valeurs morales, pourvu que ces ordres soient transmis par une autorité tenue pour légitime.
A partir des années 1970, ces questionnements seront poursuivis par des études menées auprès de soldats américains ayant participé a des massacres de villages vietnamiens. Ces soldats étaient conscients de ne pouvoir résister à un ordre direct émanent d’une autorité légitime, même si cet ordre les conduisait à perpétrer des actes contraires à leur propre morale.
Pourquoi les individus se soumettent-ils à l’autorité ?
Dans quelle mesure un individu quelconque est-il capable de faire souffrir un semblable par simple soumission à l’autorité ?
I- Définitions
L’obéissance est une modification du comportement à travers laquelle un individu répond par la soumission à un ordre qui lui vient d’une autorité « légitime ».
Par opposition au conformisme, la soumission à l’autorité suppose une pression explicite de la part de la source d’influence. Cette source d’influence peut être incarnée par une personne ou un groupe représentant