L'oeuvre de camus
« J'avais un plan précis quand j'ai commencé mon œuvre : je voulais d'abord exprimer la négation. Sous trois formes.
Romanesque : ce fut_ L'Étranger_. Dramatique : Caligula, Le Malentendu. Idéologique : Le Mythe de Sisyphe.
Je prévoyais le positif sous trois formes encore.
Romanesque : La Peste. Dramatique : L'Etat de siège et Les Justes. Idéologique : L'Homme révolté.
J'entrevoyais déjà une troisième couche autour du thème de l'amour. » Dans le discours de Stockholm, à l'occasion du prix Nobel, le lauréat déclarait,en citant Emerson:
« L'obéissance d'un homme à son propre génie, c'est la foi par excellence. » Camus a exprimé dans son œuvre une pensée complexe, contradictoire, en mouvement incessant, allant du constat angoissé de l'abandon et de la solitude de l'homme à l'exigence d'une solidarité et d'une participation plus grande à l'aventure collective. On reconnaît trois cycles dans son œuvre, très diverse, l'écrivain s'étant exprimé dans des genres aussi différents que l'essai philosophique, le roman, le théâtre ; à cela il faut ajouter de nombreux articles dans diverses revues, et une activité considérable dans le journalisme. Les noces et la misère : L'Envers et L'Endroit**, Noces**. Du propre aveu de l'auteur, la clé de l'œuvre se trouve dans L'Envers et l'Endroit (1937), premier ouvrage démarqué des essais de jeunesse. L'antagonisme des deux thèmes fondateurs de sa pensée s'y reconnaît déjà, dans l'association constante des images de mort-lumière, misère-soleil, pauvreté-joie, solitude-communion. La lumière, la joie, c'est la splendeur solaire de la terre natale