L'oeuvre der krieg
Aujourd’hui exposé à la Galerie Neue Meister de Dresde, le triptyque n’a pas été composé sur commande mais fait partie de la démarche libératrice et dénonciatrice qu’effectue Otto Dix en transmettant ses souvenirs hérités de la Grande Guerre (quand on lui demanda pourquoi il avait réalisé « La Guerre », il répondit « Je voulais me débarrasser de tout ça [1]!).
On y découvre tour à tour la montée au front, le champ de bataille (et la mort), le retour du front. L’œuvre, entièrement figurative, est imposante : 204 cm x 204 cm pour le panneau central, 204 cm x 102 cm pour les panneaux latéraux et 60 cm x 204 cm pour la prédelle ; le spectateur s’y sent ainsi d’avantage intégré (elle se présente comme une sorte de paysage dans son champ de vision).
La technique de la tempera sur bois, employée par Dix pour ce triptyque, rappelle celle des anciens comme Jérôme Bosch et son Jugement Dernier
Au Moyen Âge, la présentation des œuvres sous forme de triptyque (mais aussi de polyptyques) se développe au sein de l’art religieux européen. Le chiffre trois (trois panneaux) représente la Sainte Trinité (les trois hypostases : Père, Fils et Saint-Esprit). Il est de même souvent possible de diviser le panneau central d’un triptyque dans le sens de la hauteur : dans la partie supérieure on retrouve les cieux, les anges, les dieux, au centre les personnages qui se « purifient » en vue de leur « montée » aux Cieux, dans la partie inférieure le monde des Hommes. On y retrouve parfois une scène de l’Enfer
En dépit de la similitude des