L'oeuvre
Paul Valéry écrit à propos des oeuvres que "Le changement d'époque, qui est un changement de lecteur, est comparable à un changement dans le texte même, changement toujours imprévu et toujours incalculable. […] Ce que les contemporains prisaient le plus, peut-être nous échappe-t-il ; ce qu'ils regardaient à peine nous touche quelquefois étrangement."
Le changement est-il signe de la mort progressive de l'oeuvre ou au contraire signe de renouveau, de résurrection ?
Extrait du document:
Sans doute la littérature a-t-elle une vie, c'est-à-dire une naissance et une mort, un début et une fin. Sans doute cette vie se développe-t-elle différemment entre ces deux pôles selon l'époque dans laquelle elle est prise, les conjectures où elle se trouve liée. Et nous, lecteurs, serions sans doute çà et là comme des indicateurs de ce temps passé, témoins de deux états différents. Voilà ce que l'on pourrait penser de la situation étroite entre un lecteur et une œuvre. voila l'oeuvre intemporelle.L’Œuvre est un roman d’Émile Zola publié en 1886, le quatorzième volume de la série Les Rougon-Macquart. L’ouvrage nous entraîne dans le monde de l’art et des artistes, à travers le portrait d’un peintre maudit, Claude Lantier, dont le personnage évoque celui de Paul Cézanne, grand ami de Zola, qui se brouillera avec l’écrivain après la publication du roman.
Claude Lantier est le fils de Gervaise Macquart et d’Auguste Lantier (voir l'Assommoir, roman où l’on apprend qu’il a été amené à l’âge de huit ans à Plassans par un vieux monsieur séduit par la qualité de ses dessins). Il apparaît aussi dans Le Ventre de Paris. Il est ici l’ami d’enfance du romancier Sandoz, personnage dans lequel Zola a mis beaucoup de lui-même. Avec Sandoz et d’autres peintres ou sculpteurs, Claude combat pour imposer une nouvelle forme de peinture, bien éloignée des canons néo-classiques qui ont la faveur des expositions officielles. Si certains d’entre eux réussissent finalement à