L'offre de monnaie
Chapitre 4
L’offre de monnaie
Première partie
Lorsque la monnaie est métallique et qu’elle n’est pas frappée, la circulation monétaire prend sa source dans les mines d’où le métal dont elle est faite est extrait. Lorsqu’elle est frappée, la création monétaire part toujours des conditions matérielles de production du métal choisi comme monnaie (les mines), mais s’y articule alors de façon complexe la politique de frappe du souverain. Lorsque la monnaie est une monnaie dont le support matériel est dépourvu de valeur (un billet, un compte à vue), une monnaie de confiance ou une monnaie de crédit, la création monétaire prend sa source dans le système bancaire. Ce sont alors les banques, les intermédiaires monétaires qui sont à l’origine du circuit monétaire. La monnaie est alors créée soit par la distribution d’un crédit à un agent non financier (entreprise, ménage), soit par la transformation en monnaie, la monétisation, de titres de créances détenus par les agents non financiers et achetés par les intermédiaires monétaires (l’inverse, remboursement de crédit à une banque ou vente par une banque d’un actif à un agent non financier, se traduit par une destruction de monnaie). La première voie de création monétaire – la distribution de crédit – est la plus importante, tant sur le plan empirique que sur le plan théorique. Elle s’exprime habituellement par la formule paradoxale – c’est-à-dire contraire au sens commun – « les crédits font les dépôts ». Équation en quelque sorte fondamentale de l’économie monétaire, elle est au principe de l’offre de monnaie. C’est à cette équation qu’est consacrée cette première partie de l’offre de monnaie. La seconde partie aura pour objet, non plus le principe de l’offre de monnaie, mais les mécanismes – les comportements et les institutions – par lesquels est mis en œuvre ce principe dans les économies capitalistes. C’est-à-dire, plus précisément, les