L'omc et la mondialisation des economies
L'OMC ET LA MONDIALISATION DES ECONOMIES.
JEAN-MARC SIROËN
PROFESSEUR A L'UNIVERSITE PARIS-DAUPHINE*, CERESA
Alors même que le commerce international continue à croître plus rapidement que le
PNB mondial, certains doutes restent émis, sur la pertinence du libre-échange. Dans certains pays, comme la France ou les Etats-Unis, toute avancée dans l'ouverture suscite méfiance et réticence qui se traduisent par une certaine crispation politique.
Néanmoins, jusqu'à maintenant, la pression des secteurs exportateurs ou consommateurs de composants importés a été plus forte. On retrouve, en matière commerciale cette contradiction historique de la puissance leader les Etats-Unis, entre son sentiment isolationniste et ses pulsions interventionnistes. Le rejet d'un nouveau projet de fast track, en 1997, suspend, de fait, les initiatives régionales ou multilatérales de l'administration américaine /1.
De ce point de vue, les conflits exercent une fonction particulière : ils visent à répondre aux aspirations d'une partie de l'opinion publique sans, pour autant, remettre fondamentalement en cause le processus de mondialisation. La politique commerciale est aussi un mode de gestion des contradictions internes d'un pays.
A partir des années 1970, les conflits ont été plus nombreux et plus systématiques jusqu'à entraîner la remise en cause des institutions qui étaient censées les gérer : le
GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) dans le domaine commercial. La volatilité des monnaies, une profonde remise en cause des spécialisations acquises, la montée du chômage et l'accroissement des inégalités sont des événements qui ont favorisé la résurgence d'un certain néo-protectionnisme.
Les accords de Marrakech (avril 1994) ont institué l’Organisation Mondiale du
Commerce. Cette nouvelle institution, est entrée en fonction le 1° janvier 1995 et comptait 132 membres en septembre 1997 /2. Elle est non seulement chargée d’administrer l’Accord Général sur le